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ROBEEC Ltd

Rwanda Organic Beekeeping Company

Notre histoire :

En 1980 et 1981, après avoir étudié les abeilles africaines du Rwanda en forêt profonde, dans leur milieu, Le Pr Roch Domerego a mis au point une ruche qui correspondait à leur biotope. Elle a permis de multiplier par 17 la production de miel. Sur 60 ruches pilotes réparties en 4 ruchers autour du village de Mbazi, il a été récolté une moyenne de 34 kg par an et par ruche. Les ruches traditionnelles en paille ou en feuilles de bananier ou même les ruches modernes inadaptées par exemple de type langstroth 10 cadres (copie de celle utilisées en Europe), produisaient en moyenne 2 kg à 5 kg par ruche et par an. Les quantités annoncées étaient très supérieures mais les moyennes de production réelles et vérifiées étaient bien faibles et correspondaient à ces valeurs.

La quantité de production fut un élément important et certainement le premier mais, bien d’autres paramètres se sont avérés extrêmement positifs. Le second et non des moindres était celui de la qualité du miel récolté. Un miel clair, limpide et savoureux qui correspondait à la demande internationale. Il était très différent de celui trouvé sur les marchés locaux.

Il est apparu aussi que des changements des critères apicoles comme l’heure de la visite des ruches, la compréhension de leur fonctionnement biologique, leurs sous-espèces spécifiques, leurs relations avec les végétaux, le gaufrage des cires utilisées et surtout l’harmonie de leur vie à l’intérieur de cette ruche étaient essentiels. Ces éléments très différenciés ont donné une apiculture douce et en harmonie avec cette abeille native. Ce qui est loin des clichés connus de l’abeille africaine, véritable frayeur pour certains.

En 2019, notre tour du Rwanda nous a permis de constater les points suivants :

L’apiculture est ancrée dans le tissus culturel et cultuel du pays.

Il y a beaucoup d’apiculteurs traditionnels dans le pays et qui possèdent de nombreuses ruches en bananier ou « modernes ». En revanche, nous n’avons pas rencontré d’apiculteurs chevronnés capable de diriger un projet. Une formation complète sera nécessaire.

Les abeilles natives, Apis mellifera scutellata et autres sous-espèces locales non clairement définies, ne sont pas touchées, pour l’instant, par les ravages que subissent les abeilles européennes : varroa, syndrome de disparition, pollution chimique et génétique…..

Nous n’avons pas rencontré de colonies douces, non agressives dès que les apiculteurs les  manipulaient en notre présence. Cela était dû, selon nos observations, aux différents stress qu’elles subissaient. Les ruches utilisées, l’attitude comportementale et les techniques pratiquées par les apiculteurs lors de nos visites en étaient les causes principales.Nous n’avons pas rencontré de ruche en production de plus de 16 kg par an (résultat exceptionnelle au monastère de Gihindamuyaga) et généralement de plus de 8 kg par an pour les ruches à cadres et de 5 kg pour les traditionnelles. Cette quantité récoltée dans les « ruches modernes » ne crée par un différentiel suffisant pour refléter une modernité exemplaire. Les chiffres très hauts, 30kg par an et par ruche, annoncés dans certains rapports n’ont jamais été confirmé par les apiculteurs sur les collines.Nous n’avons pas visité toutes les infrastructures apicoles ni toutes les coopératives du pays mais les chiffres très élevés de production ou de conditionnement annoncés par certaines organisations ne s’avèrent pas véridiques. Les productions annuelles réelles qui sont déclarées par les coopératives, divisées par le nombre de ruches qu’elles contrôlent, nous ont donnés des moyennes par ruche identiques aux chiffres annoncés par les apiculteurs sur le terrain (simple vérification).

 

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Tous les apiculteurs visités en direct, hors structure de coopérative, nous ont parlé de quantités très faibles de productions. Les chiffres sont similaires que ce soit au sud, à l’ouest ou au nord du pays. L’Est n’a pas suffisamment était exploré lors de notre étude.L’enseignement apicole de faible en quantité et de piètre qualité. Il ne tient pas compte des spécificités de l’abeille native, ni de celles de son écosystème. Il consiste souvent en une distribution de matériel accompagnée de quelques explications sans diffusion d’une vraie connaissance apicole. Aucun miel de cru n’est réellement mis sur le marché car il n’y a pas d’analyses qui valide la provenance végétale. Aucun autre produit de la ruche n’est récolté. Seule la cire est récupérée dans certains cas. Bien souvent, un pourcentage significatif des rayons est laissé dans le miel par absence de filtration. C’est un manque à gagner important. Avec une apiculture correctement menée, il y a 2 autres produits qui pourraient être facilement récupérés : le pollen et la propolis. Même, la production de cire pourrait être bien supérieure à ce qu’elle est actuellement.

L’administration constate une agressivité des abeilles et prend des mesures qui sont « contre nature » mais les faits lui donnent raison. En effet, les abeilles maltraitées se défendent et donc deviennent agressives. Elles ne le sont pas intrinsèquement (nombreux sont les exemples de ruches à côté des lieux de travail ou même de résidence d’apiculteur), mais force est de constater qu’elles le sont à cause des stress qu’elles subissent (mauvaise manipulation, mauvais habitat et apiculture inappropriée…). L’agronomie utilisant les produits phytosanitaires internationaux, qui est mise en place depuis quelques années seulement, tue de plus en plus d’abeilles et diminue le potentiel apicole du pays. La pollinisation de certaines espèces végétales endémiques nous semble en danger par cette approche. La population globale des abeilles du Rwanda aussi !

Les pourcentages d’humidités mesurés dans les miels sont bien trop hauts. Nous n’avons effectué aucune analyses concrètes des teneurs en HAP ou en HMF des miels rencontrés mais l’habitude de terrain nous laisse fortement supposer qu’ils sont hors des standards internationaux.

La production étant impropre à l’exportation, seuls les marchés locaux peuvent être approvisionnés par de tels miels. Les Rwandais aiment ces miels car ils ont leurs habitudes alimentaires spécifiques et tout particulièrement pour l’utilisation comme chaptaliseur des bières locales. Pour la plupart, les miels exportés sont instables, compte tenu de leur forte teneur en eau.

Le potentiel du pays nous semble énorme en termes de production de miel par le simple fait qu’il y a 2 récoltes par an et que le pays est couvert de plantes mellifères (eucalyptus, bananiers…). Une estimation basse donnerait 100 000 ruches exploitables réparties sur le territoire soit 1500 à 2500 Tonnes (principalement en BIO) pour un chiffre d’affaire de +/- 10 à 15 M€ (à titre de comparaison, Cuba, 110.000 KM2 soit 4 x plus grand, exporte +/- 10.000 Tonnes de miel par an dont 4.000 en BIO).

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Les raisons de notre choix :

Le pays étant porteur d’un large potentiel apicole et en attente d’un succès dans ce domaine, rien de ce que nous avons vu, laisse entrevoir des freins à quelques niveaux que ce soit. Tout était ouvert pour démarrer notre investissement en apiculture raisonnée, bio et dans l’esprit du commerce équitable.

Projet pilote

Année 1 :

Mise en place de 7 à 8 ruchers pilotes de ruches « Robeec » de taille adaptée à l’abeille native. Ils serviront à prouver le potentiel de l’abeille native ainsi que celui mellifère du pays. C’est une première étape nécessaire et indispensable avant tout développement sur l’ensemble du  district de Huye, puis par la suite, sur d’autres régions.

Le projet ROBEEC n’est viable que s’il tient compte des observations citées ci-dessus et qu’il s’appuie sur du factuel chiffré. Ses experts supervisent directement les ruchers pilotes. Seule la preuve par une production correcte, c’est-à-dire + de 25kg en moyenne par ruche et par an sur les ruchers pilotes, d’un miel aux standard international, fera référence. Nous établirons les bons critères pour une apiculture rwandaise durable. Elle sera raisonnée, bio, équitable, économiquement viable et reproductible par les apiculteurs locaux.

Le marché existe que ce soit au niveau de la population locale et touristique (magasins, hôtels, vente directe, exportation régionale, …). Robeec pratiquera les prix du marché avec des produits qui seront de bien meilleure facture.

Localement, aucun marché n’existe pour les autres produits apicoles (pollen, propolis, gelée royal, cire, venin ). Tout est à faire.
Objectif global du projet :

La création d’une société privée Rwandaise, agissant comme société apicole qui vend sur les marchés européens ou/et nord-américains des produits de la ruche certifiés « bio » et commerce équitable (si possible) : miel, pollen frais, cire, propolis, etc.

Objectifs spécifiques :

  • Voyage préliminaire d’étude de faisabilité du projet,
  • Création de la société
  • Choix d’implantation de la société (région et commune).
  • Production de ruches adaptées,
  • Création de 7 à 8 ruchers pilotes,
  • Validation des choix écologiques et techniques,
  • Écriture et enseignement d’une apiculture adaptée,
  • Mise en place des contrats et des ruchers avec les apiculteurs formés et partenaires de la société,
  • Création de la miellerie et du laboratoire de la société,
  • A moyen terme, création d’un dispensaire d’apithérapie.
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Résultats attendus :

  • Une étude de faisabilité succincte est réalisée validant le projet,
  • Une région et un lieu sont choisis grâce à des raisons étayées,
  • Des ruches spécifiques sont produites en bois ou en ciment ou dans un autre matériau local certifiable « Bio »,
  • 7 ruchers pilotes minimum sont mis en place par la société. Ils ont un nombre de ruches adapté au milieu dans lequel ils seront installés,
  • Des cours d’apiculture sont écrits et validés par la pratique. Ils sont enseignés en kinyarwanda,
  • Un contrat légal est rédigé pour permettre aux apiculteurs formés de devenir partenaire de la société,
  • Des ruchers sont mis en place chez les apiculteurs signataires,
  • Une miellerie aux standards « Bio » est mise en place. Elle répond aux quantités et à l’orientation économique choisie : vrac, mise en pots, mise en dosettes…,
  • Des produits de qualité et certifiés « Bio » sont commercialisés sur les marchés locaux : hôtelleries et autres commerces de niveau international ou sont exportés,
  • Un laboratoire élémentaire est implanté. Il est attenant à la miellerie,
  • La croissance du nombre d’apiculteurs et de la production mais aussi des autres produits apicoles est effective,
  • Un dispensaire utilisant des produits apicoles de qualité et standardisés est créé dans un lieu adéquat pour prodiguer des soins gratuits aux apiculteurs signataires et à leurs familles mais aussi à faible coût en monnaie locale pour la population Rwandaise.

Les Plus de ce projet :

  • Des produits apicoles à hautes valeurs destinés à l’exportation (rentrées de devises)
  • Des emplois en milieu rural,
  • Des emplois féminins tout autant que masculins,
  • Une production hors-sol pour aider les non-propriétaires terriens,
  • Un respect de la biodiversité locale,
  • Des projets d’études universitaires pour les étudiants et les doctorants,
  • Un enseignement des populations rurales,
  • Une augmentation des récoltes existantes par une meilleur pollinisation,
  • Et surtout le respect et la reconnaissance de l’abeille native.

Version du 16/04/2020

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